Panorama

Le festival Close-Up poursuit sa vocation voyageuse et curieuse à travers cette section Panorama. Riche de 8 films présentés pour la plupart en avant-premières,elle se nourrit de formes singulières (fantaisie documentaire, symphonies urbaines, thriller, chroniques sociales) et de récits venus de France, du Mozambique, d’Italie, d’Inde ou d’Espagne. Il est question de retour, d’errance, de lutte, d’aventure collective, de perte et d’enquête.

Loin de nous à Hyderabad dans le centre de l’Inde, Christian Barani nous invite à une dérive urbaine et hasardeuse dans une mégapole en proie à un accroissement urbain anarchique et une histoire coloniale complexe. Dans la pure tradition des symphonies urbaines, Maputo Nakuzandza prend la forme d’une promenade amoureuse, poétique et polyphonique dans la capitale du Mozambique, aussi méconnue que séduisante. Pendant ce temps là, Laurent Roth nous promène dans le nord-est parisien pour une enquête architecturale toute en fantaisie et liberté (L’Emmuré de Paris). Felice, lui, tente de reprendre contact avec sa ville natale, Naples, dans un récit du retour ou se mêle drame intime et thriller urbain (Nostalgia).

Un peu partout, la résistance s’organise lorsqu’il est question de défendre des lieux vitaux pour ses habitants ou tout simplement son existence dans l’espace public. Dans Atlantic Bar, témoignage bouleversant d’une France qui se meurt, Nathalie et ses clients vivent les derniers instants, entre allégresse et dépit, d’un lieu pourtant si vital mais bientôt fermé. Plus au sud à Valence en Espagne, c’est d’un quartier tout entier et voué à la destruction dont il est question et qu’il faut sauver (Cabanyal, année zéro). Dans Riposte Féministe, des milliers de femmes « colleuses » arpentent les rues et recouvrent les murs des villes de messages pour dire non aux violences sexistes et redevenir visibles.

Enfin, dans une cité du nord de la France, Les Pires (quelques gamins en souffrance choisis pour un tournage) pose un regard cruel sur le pouvoir du cinéma et d’une infinie tendresse sur un quartier et ses habitants, en proie à la précarité et au déclassement.

Huit propositions qui forment un beau condensé de ce que Close-Up incarne et porte comme objectifs : Découverte, voyage, réflexion, engagement. Bon Festival !

Hervé Bougon, co-fondateur et directeur artistique du Festival Close-Up