Ciné-conférence "Dean Tavoularis : L’architecte du Nouvel Hollywood"
Conférences / Masterclass / Séances spéciales
Ciné-conférence animée par Jordan Mintzer, critique pour le Hollywood Reporter, et Anne Seibel, cheffe décoratrice et directrice du département décor de la Fémis.
« Dean Tavoularis a influencé ma vie, mes enfants, ma famille, mes films, mes idées, mes aspirations, mes rêves, mes ambitions, mon héritage. » Francis Ford Coppola
Aucun métier du cinéma n’associe autant les compétences d’un architecte à la vision d’un artiste que celui de chef décorateur. Et, dans l’histoire du cinéma américain d’après-guerre, probablement aucun chef décorateur n’a été aussi visionnaire que Dean Tavoularis.
Avec une filmographie affichant des classiques tels que Bonne and Clyde, la trilogie du Parrain et Apocalypse Now, Dean Tavoularis a accompagné un changement fondamental dans le cinéma américain : le passage de l’ancien système des studios à ce que l’on appelle le Nouvel Hollywood. Tournant le dos au modèle traditionnel dans lequel les films étaient entièrement fabriqués sur des plateaux, il les a fait sortir, dans des décors réels : rues du Texas pendant la Dépression, dans lesquelles es amants Bonnie et Clyde braquent des banques, immeubles du Lower East Side de New York où le jeune Don Corleone bâtit son empire sanglant, ou encore jungle déchirée par la guerre du Viêt Nam abritant le colonel Kurtz et sa propre armée fanatisée.
Né à Los Angeles en 1932, Constantine « Dean » Tavoularis a été élevé dans une famille d’immigrés grecs, et son père livrait du café à la cantine de la 20th Century-Fox. Après un cursus d’art et d’architecture, il est embauché comme animateur chez Walt Disney, puis rejoint le département décor pour la réalisation de 20 000 lieues sous les mers. Enfin, il devient directeur artistique adjoint de Bob Clatworthy, un vétéran du système hollywoodien qui a travaillé avec Hitchcock et Welles. C’est le milieu des années 1960, et le système traverse une crise majeure qui ouvre la voie à une nouvelle vague d’auteurs américains prêts à marquer leur territoire.
C’est l’acteur Warren Beatty qui, le premier, engage Tavoularis comme directeur artistique sur Bonnie and Clyde d’Arthur Penn, puis Francis Ford Coppola le choisit pour travailler sur le premier Parrain. Tous deux ont vu en lui un technicien expérimenté, formé par les studios mais désireux de s’affranchir de l’ancien système. Ils ont également vu un artiste tenace et intransigeant, prêt à se battre pour concrétiser leur vision à l’écran, quel que soit le prix à payer ou le sacrifice à consentir. Penn travaille une deuxième fois avec Tavoularis sur Little Big Man, tandis que Coppola noue avec le chef décorateur un lien à la fois créatif et amical qui va durer plusieurs décennies, pour une dizaine d'autres longs métrages, dont Conversation secrète, Coup de cœur et Tucker. D’autres auteurs comme Michelangelo Antonioni et Roman Polanski choisissent Tavoularis pour des films qui exigent son audace – qu’il s’agisse de faire exploser la maquette grandeur nature d’une maison dans Zabriskie Point ou de reconstruire à Paris un appartement de Brooklyn pour Carnage.
Autour d’extraits des films les plus célèbres sur lesquels Tavoularis a travaillé, le critique de cinéma Jordan Mintzer et la cheffe décoratrice Anne Seibel (Midnight à Paris) parleront de son œuvre et de son héritage, notamment de l’influence qu’il a exercée sur la génération actuelle.
Programmation | ||||
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Vendredi 8 Novembre | 19:00 - 20:30 | CITÉ DE L'ARCHITECTURE (Paris 16) - Entrée libre |