Programmation
Section Paysages en mutation
« Le paysage est l'expression observable par les sens à la surface de la Terre de la combinaison entre la nature, les techniques et la culture des hommes. Il est essentiellement changeant et ne peut être appréhendé que dans sa dynamique, c'est-à-dire dans le cadre de l'Histoire qui lui restitue sa quatrième dimension. Le paysage est acte de liberté. » Jean Robert Pitte (géographe)
Le festival poursuit son voyage à travers le paysage et notre relation au vivant. Le paysage, c’est celui qui se voit et se laisse contempler au détour d’un voyage, d’une promenade et que l’on associe souvent à la nature et à la beauté. C’est aussi celui de notre quotidien y compris urbain, périurbain, industriel que nous voyons sans forcément l’admirer mais dont on a toujours un point de vue et une appréciation. C’est lui encore qui nou rèvéle les maerques du temps, le transformations de nos sociétés et l'impact de l'Homme sur son environnement. Une dynamique donc comme le dit le géographe Jean-Robert Pitte.
Les films que nous proposons dans ce focus sont traversés par toutes ses dimensions.
Le chant de la terre (produit par Wim Wenders) s’inscrit avant tout dans une approche contemplative du paysage et la célébration de sa beauté. Dans le film très personnel de Margreth Olin, les sublimes et spectaculaires paysages de Norvège, ceux de son enfance, sont l’occasion d’une ode visuelle à la nature et d’un hommage à son père, témoin des caprices de celle-ci et de ses transformations.
De paysage urbain justement, il en est question dans le film engagé La terre des vertus, de Vincent Lapize. Le cinéaste suit pendant plusieurs mois un collectif de citoyens mobilisés autour de la défense des derniers jardins ouvriers d’Aubervilliers, menacés en partie par des projets d’infrastructures sur un territoire néanmoins sous doté. Le film offre un témoignage sur la nécessité de conserver ces derniers ilots de nature dans un contexte de crise climatique et ville plus désirable à imaginer. Il documente aussi une longue histoire des jardins ouvriers dont ceux d’Aubervilliers sont parmi les derniers résistants.
Toxicily, de François-Xavier Destors et Alfonso Pinto se fait le témoin de l’impact industriel sur le paysage (un gigantesque complexe pétrochimique en Sicile) et surtout sur la santé des populations riveraines. Le film illustre bien les dégâts causés par ces industries en donnant la parole aux habitants/victimes et laisse un gout amer tant cette catastrophe écologique et sanitaire semble perdurer.
D’une réalité bien effrayante à une dystopie qui l’est encore plus, le classique des années 70, Soleil vert de Richard Fleischer, est un grand film politique et d’anticipation qui nous plonge dans un monde ou les paysages de Norvège et les jardins urbains ne sont plus qu’un lointain souvenir, ou la pétrochimie est remplacée par le cannibalisme industriel et le totalitarisme est devenu la norme.
Notre premier amour était la nature. Il ne faut pas l’oublier.
Geoffrey COUENON
Vincent LAPIZE
Margreth OLIN
Richard FLEISCHER
François-Xavier DESTORS et Alfonso PINTO